MTECH : tremplin vers l’entrepreneuriat technologique

Le nouveau Master « Technopreneurship: Mastering smart ICT, standardisation and digital trust for enabling next generation of ICT solutions » (MTECH) ouvrira ses portes en septembre 2020 aux professionnels qui désirent donner un nouvel élan technologique à leur carrière.

Développé par l’ILNAS, l’Université du Luxembourg et le Luxembourg Lifelong Learning Center (LLLC) de la Chambre des salariés (CSL), le nouveau Master « Technopreneurship: Mastering smart ICT, standardisation and digital trust for enabling next generation of ICT solutions » (MTECH) ouvrira ses portes en septembre 2020 aux professionnels qui désirent donner un nouvel élan technologique à leur carrière.

Le programme des cours à temps partiel leur permettra de concilier leurs occupations professionnelles avec leurs études. Il sera clôturé par un stage d’un semestre dans leur entreprise. Au cœur de ce cursus : l’outil compétitif et innovant que constitue la normalisation technique.

Le Master MTECH est avant tout le résultat d’une collaboration fructueuse entre les communautés universitaires, de la recherche et de la normalisation technique.

Pour en savoir plus, nous avons rencontré les deux pères fondateurs du master : Pr. Pascal Bouvry, professeur à la faculté des sciences de l’Université de Luxembourg et Dr. Jean-Philippe Humbert (ci-dessous), adjoint à la direction de l’ILNAS.

Dr. Jean-Philippe Humbert

« Le master s’inscrit dans la formation continue. Les cours seront donnés une semaine sur deux, le vendredi après-midi et le samedi. Les étudiants sont admis sur base d’un dossier dans lequel ils doivent présenter leur démarche et leur motivation, en expliquant l’innovation qu’ils aimeraient apporter à leur société, et leur intérêt pour les volets normalisation et technologies. De notre côté, nous mettrons tout en œuvre pour les aider à réaliser leur projet, notamment au travers de leur stage de fin d’étude », nous explique Pr. Bouvry (ci-dessous).

Pr. Bouvry

Mais comment est né ce projet ?

« Il y a environ 10 ans, en lien avec la stratégie économique du Grand-Duché, la normalisation n’était pas encore suffisamment intégrée et développée. Le gouvernement s’est rendu compte à l’époque que nous avions un retard à rattraper sur d’autres pays. Pour booster l’activité normative, un véritable organisme luxembourgeois de normalisation a été mis en place, en tant que Département de l’ILNAS, administration publique créée en 2008 et notamment en charge de la stratégie normative nationale (validée par M. le Ministre de l’Economie). De plus, en 2010, le GIE « Agence pour la Normalisation et l’Economie de la Connaissance (ANEC) » voyait le jour afin d’accompagner cette stratégie et afin de promouvoir la culture normative. C’est dans ce cadre que le projet de création d’un Master est né », nous rappelle Jean-Philippe Humbert.

Depuis 2013, l’ILNAS et l’Université du Luxembourg ont construit ce programme innovant sur la base des résultats de leurs développements et réalisations communes, en particulier le certificat universitaire “Smart ICT for Business Innovation” (2015-2016/2018-2019) et le programme de recherche “Technical Standardisation for Trusted Use in the Field of Smart ICT” (2017-2020). Le contenu pédagogique du Master et la sélection des intervenants sont sous leur responsabilité, tandis que le LLLC, le centre de formation continue de la CSL, est chargé de la communication et du soutien administratif et logistique.

« En 2015, un certificat universitaire a vu le jour, constituant en quelque sorte le ‘proof of concept’ du nouveau Master. Les deux premières promotions de ce certificat nous ont démontré que nous étions dans la bonne direction, comme en ont témoigné les entreprises qui ont accueilli les stagiaires de ce cursus », ajoute Jean-Philippe Humbert.

« Les résultats de ce certificat étaient visibles et très positifs au niveau des responsables de projet, mais aussi au niveau du management des entreprises, bien qu’il ne comptabilisait que 4 ECTS contre 30 pour le Master », précise Pascal Bouvry. « Il faut également noter que cette démarche a été très enrichissante pour les étudiants qui ont pu observer l’impact de leur recherche dans l’industrie. Impact qui sera encore renforcé par la participation continue au sein de différents comités de normalisation », ajoute-t-il.

« Nous travaillons réellement sur le triangle de la connaissance au plan normatif, avec l’intégration de la recherche, de l’éducation et du marché. Nous avons également des projets, avec l’Université du Luxembourg, pour mener des recherches normatives dans de nouveaux secteurs tels que l’aérospatiale et la construction, où les besoins sont très présents. Nous allons continuer à avancer à la fois sur l’éducation et sur la recherche, afin de pouvoir doter les générations futures de bases solides en matière de connaissances normatives », annonce Jean-Philippe Humbert. « Le volet trust et cybersécurité est présent de manière transversale dans toutes les matières du Master, ce qui répond à un besoin et une préoccupation croissante de l’industrie, bien au-delà de la branche ICT », insiste-t-il.

« Nous plongeons directement les étudiants dans le bain de la normalisation et de l’innovation car nous leur demandons dès le départ de penser à leur projet innovant et nous les guidons activement dans leur démarche d’inscription en tant que délégués en normalisation », précise-t-il.

« Au niveau des profils des étudiants, nous avons gardé une ouverture d’esprit en accueillant différents profils : économie, IT et Droit sont représentés », ajoute M. Bouvry. « Cependant, nous ne visons pas une formation de masse : nous envisageons d’accueillir entre 15 et 20 étudiants. Cela signifie, que les étudiants devront présenter un dossier solide et motivé pour accéder au Master », précise-t-il.

Au final, le Master MTECH devrait agir comme un catalyseur de croissance et d’innovation dans l’industrie des TIC. Il fournira aux étudiants les clés des nouvelles avancées dans le domaine des smart ICT, telles que le cloud computing, l’internet des objets, les big data, l’intelligence artificielle, les blockchains et distributed ledger technologies (DLT), sans oublier les défis liés à ces technologies en matière de confiance numérique (smart secure ICT). La couche de normalisation technique dans le secteur des TIC permettra aux étudiants de développer une vision prospective sur les futures technologies. Des applications pratiques et des études de cas appliqués permettront aux étudiants de se plonger directement dans la pratique.

Ce programme de Master bénéficie du support du Ministère de l’Economie et des organisations européennes de normalisation, à savoir le Comité européen de normalisation (CEN) et le Comité européen de normalisation électrotechnique (CENELEC), ainsi que l’Institut européen des normes de télécommunication (ETSI).

La première promotion du Master MTECH débutera en septembre 2020. Les détails pratiques et les prérequis sont détaillés sur le site de l’Université du Luxembourg.